DÉCOUVRIR LE BASSIN VERSANT

Quelques 2300 km de linéaire de cours d’eau parcourent le territoire du bassin versant. Simples rus ou larges rivières, eaux vives ou eaux lentes, ruisseaux canalisés ou méandrés, chaque cours d’eau présente des caractéristiques et des problématiques propres, relatifs à son histoire et son usage.


Des paysages

 

Coteaux escarpés, plaines inondables, bocage vendéen ou vignoble nantais, les rivières du bassin versant traversent des paysages variés, témoins de l’identité des territoires et de l’activité des hommes. L’histoire et l’évolution des richesses naturelles, patrimoniales et économiques de ces paysages sont régulièrement étudiées et interrogées.

 

La Sèvre Nantaise est caractérisée par six grandes unités paysagères, de l’amont vers l’aval. Les ruisseaux naissants de l’amont se rejoignent en méandres serrés entre Largeasse et Mallièvre. La Sèvre sauvage et presque torrentielle slalome entre les blocs de granit pour s’élargir ensuite dans l’écrin patrimonial et paysager des coteaux clissonnais. La rivière, désormais navigable, traverse le vignoble de Nantes qu’elle a contribué à faire connaître et entre dans l’agglomération nantaise à Vertou pour une fin de parcours plus urbanisée. Dans des eaux déjà saumâtres, elle rejoint l’estuaire de la Loire à Pont Rousseau.

 

 

L’Ouin, affluent de la Sèvre Nantaise, présente une vallée assez large marquée de prairies pâturées.

 

La Moine est découpée en trois grandes unités paysagères, des bocages et des prairies à l’amont, une vallée est urbaine et fortement aménagée dans le secteur de l’agglomération choletaise, des paysages de vignes marqués par un patrimoine historique important.


La Sanguèze est caractérisée par une vallée agricole marquée par des prairies et l’élevage. Des coteaux viticoles se dessinent à l’aval.

La Maine comprend plusieurs unités paysagères. Au paysage de collines et de bocage du Pays des Herbiers dans lequel paraît la Grande Maine succèdent des prairies de fonds de vallées où se développent la polyculture et l’élevage. La petite Maine rejoint la Grande à St-Georges-de-Montaigu et la rivière continue sa route à travers une vallée encaissée et des coteaux boisés puis baigne le vignoble nantais avant de rejoindre la Sèvre à Vertou.

 

Une biodiversité

 

Le bassin versant de la Sèvre Nantaise est un territoire de biodiversité. Quelques espèces faunistiques et floristiques sont particulièrement remarquables. La loutre et le castor ont reparu sur le bassin versant et se sont installés dans la Sèvre intermédiaire. On croise de nombreux hérons, rousserolles et martins pêcheurs. 23 espèces de poissons, dont un grand migrateur (l’anguille), sont recensées. Certains petits cours d’eau, localisés en Vendée et Deux-Sèvres, dont les eaux rapides et fraîches accueillent des espèces d’eaux vives, sont identifiés comme étant à potentialité salmonicole. Les couleuvres sont fréquentes en bord de cours d’eau.

 

 

Les nénuphars jaunes habillent les chaussées des moulins dont les berges sont dessinées par des iris, des joncs, des frênes et des aulnes. La fragile fritillaire pintade, jolie fleur à carreaux roses, apparaît ponctuellement sur les prairies humides. Sur les sentiers on trouve des noisetiers, du fragon petit houx et des châtaigniers dans le bocage vendéen.

 

Certaines espèces floristiques et faunistiques remarquables présentes sur le territoire de la Sèvre Nantaise et de ses affluents sont aujourd’hui menacées en raison de la disparition ou de la modification de leurs milieux de vie. Couplée à la détérioration des habitats, la dégradation de la qualité des eaux par les pollutions conduit à la disparition ou à la raréfaction de certaines espèces : le brochet, les écrevisses à pattes blanches, le scirpe triquètre, l’angélique des estuaires…

 

Des usages

 

L’eau de la rivière était autrefois utilisée pour de multiples usages, activités économiques ou domestiques. On s’en servait pour laver le linge, faire tourner les roues des moulins, irriguer les cultures ou transporter du vin ou les pierres extraites des carrières. Nombreux sont les enfants qui ont appris à nager dans les rivières du bassin versant et les Nantais du début du XXe siècle aimaient partir en week-end dans le vignoble sur des bateaux bondés qu’on appelait Hirondelles.

 

 

 

Aujourd’hui, sur le bassin versant de la Sèvre Nantaise, plusieurs activités de loisirs nautiques sont recensées : le canoë-kayak, le tourisme fluvial, la voile, l’aviron… La baignade autorisée a presque disparu sur le bassin versant du fait de l’altération de la qualité de l’eau. Mais la qualité des paysages et le patrimoine historique en font un espace exceptionnel de randonnée ou de tourisme fluvial.

 

Mais surtout, les rivières du bassin versant participent à l’alimentation en eau potable des habitants des communes alentours. Le bassin versant n’est pas autonome au niveau de son alimentation en eau potable, mais produit néanmoins chaque année plus de 11 millions de m³ d’eau potable, prélevés à plus de 90% sur les eaux de surface. Plusieurs sites de collecte font l’objet d’attention et de protections particulières : la retenue du Longeron localisée sur la Sèvre Nantaise, les barrages du Ribou et du Verdon présents sur la Moine, le barrage de la Bultière sur la Grande Maine. Les ressources en eaux souterraines sont limitées, la qualité des eaux des rivières est primordiale pour continuer d’assurer la production d’eau potable.